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20 avril 2011

Ceci est le premier article relatif à la

     Ceci est le premier article relatif à la généologie de la morale de Friedrich Nietzsche, et, plus précisément quant à visée, cet article entend y voir formuler quelques unes des mes interrogations quant à une certaine lecture de cet auteur, laquelle semble faire consensus dans l'université Française. Un ensemble d'un nombre encore indéterminé d'articles suivra.

 

Qui vise Nietzsche lorsqu'il prétend circonscrire la faiblesse ? D'un mot il parait qu'une lecture première -peut-être naïve- permette de répondre : les Juifs. Ou plutôt, si l'on tient d'abord à prendre quelques précautions, le peuple juif (citation :). Aussitôt, le spectre de l'accusation de l'antisémtitisme se met à roder autour de nous. Mais alors Nietzsche ne serait qu'un banal antisémite -entrendrait-on ? Oui et non. Oui, car c'est par une sorte de lecture aveugle ; aveugle aux mots qui sont écrits, qu'une forme raffinée d'antismétisme se lit à même le texte. Non, car la juiverie englobe chez nietzsche un certain nombre d'humains, classés par ses soins de philosophe situé très loin du monde réel. La Juiverie, chez Nietzsche, c'est aussi l'ouvrier, le pauvre, le malade, le mendiant, le petit-bourgeois, le petit commerçant, l'artisan, le négociant, le grand bourgeois, etc...soit, à la louche, 99 % de la population de son époque. La haine nietzchéenne existe, mais il semble qu'il ne faille pas la dire ; du moins si l'on s'en tient à la version fort édulcorée qui prévaut sous nos cieux.

Nietzsche a pour projet de pourfendre les valeurs -et donc les éléments qui forment une morale- du Judéo-christianisme, dit-on. Si l'on en croit un grand philosophe médiatique de notre temps, et que l'on croit à cette lecture superficielle, il est bien exact de dire que Nietzsche veut expliquer en quoi ces valeurs sont dangeureuses, selon lui, pour la Vie. Jusqu'ici, le moindre étudiant rebelle vaguement de gauche, le moindre rebelle qui lutte mentalement contre le faschisme qui vient, le moindre intellectuel -ou qui se pense tel- en mal de révolte, ne pourront que saliver à la seule idée de défendre la Vie -avec un grand V-, la Vie vraie, contre la Religion, soit la religion vaguement entendue comme Judéo-chrétienne, laquelle il est vrai, durant son développement historique a aussi brillé par son obscurantisme, son indifférence, et son autoritarisme. La même trépignement de joie vaudra aussi pour la critique de la bourgeoisie -et donc de l'ordre marchand, de la marchandisation du monde- que Nietzsche formule clairement ici et là. Bref : les ingrédients d'une appropriation par une certaine gauche de ce texte de nietzche semblent réunis. Mais une lecture à la fois soutenue et fraîche ne laisse que peu de place a une telle possibilité. J'hésite déjà à la nommer une mascarade.

Quel individu, quel étudiant, se réclamant de manière plus ou moins déclaré de la gauche, et, a fortiori d'une gauche rejettant (parfois avec raison) la politique sociale-démocrate, peut adhérer sans réserve à une conception de la faiblesse qui fait de celle-ci un type de vie ? Clairement : Nietzsche opère à une sorte de recensement fort flou des classes d'individus dont la vie, la vie vécue au quotidien, reflète ou exprime, une faiblesse intrinsèque non seulement de cette vie vécue, mais surtout de celui qui la vit. En un mot, Nietzsche pointe de loin, de très loin, son index accusateur sur tel ou tel personne, et déclare : lui est un faible, lui aussi. Hors de toute contextualisation économique, politique, et historique, cela est aisé. Car pour Niezsche un juif, c'est-à-dire un individu qui est imprégné par la morale judéo-chrétienne, est aussi bien un pauvre, un misérable, pour employer sciemment un titre mis au singulier de l'oeuvre de Victor Hugo. Cette démarche est aisée et se trouve reproduite chaque jour dans nos médias par tel intelectuel, tel économiste, tel politologue, tel patronne syndicale : si les pauvres sont pauvres c'est parce qu'ils manquent viscéralement, intrinsèquement, de punch ; ils n'ont pas la gniak, en un  mot, leur volonté est assez faible. Un pauvre, c'est un faible. Le contexte social, et/ou économique ? Une donnée sans importance (citation).

 

On voit déjà ici que l'oubli, alors que ce concept vaut pourtant pour beaucoup dans le travail philosophique de Nietzsche, au seul plan de la santé et psychologique et physiologique; que cet oubli vaut pour beaucoup dans l'imposition nietzchéenne d'une énième vision du monde, laquelle n'échapperait soit-disant pas à une pensée métaphysique alors qu'elle en reconduit les mêmes ordres. Tout est en effet affaire de volonté, et toutes les déterminations immanentes, soit dans ce cas des déterminations familiales, culturelles, politiques, et économiques, n'ont pas le droit de citer ; elles n'en ont pas le droit dans le sens où leur efficience, leur efficacité causale, est purement et simplement niée en n'étant tout simplement pas évoquée du tout dans le texte. Oubli volontaitre ou involontaire, seule une forme d'inconscience historique doublée d'une certaine mauvaise foi, au sens Sartrien du terme, peut faire pencher une lecture vers une forme d'indulgence complice envers le texte nietzschéen. Comment en effet oublier l'époque où l'on vit lorsque l'on est un habitant de cette époque, et, de surcroît, un philosophe, c'est-à-dire aussi un intellectuel ? Pour ignorer la pauvreté, la misère au moins économique, il faut -c'est une condition nécessaire- soit fermer ses yeux sur elle, soit la nier : chez le pourfendeur du nihilisme -dans ses 2 versions ; nous verrons cela plus loin- il est assez amusant de noter que sa seule stratégie à son endroit est de la refuser, de nier ce qui est mauvais tant que ce mauvais ressortit à la vie du plus grand nombre, à sa vie réelle et quotidienne, car le signe de la juiverie est son nombre. Le Juif, la figure du Juif, est dans la généalogie de la morale identifié certes au domaine de la morale mais aussi à la domination économique du bourgeois sur le pauvre, sur le prolétaire, en un mot la relation entretenue par les faibles. Comment une pensée dîte de gauche -sauf par euphémisme ; bien sûr- peut-elle souscrire à l'identification du Juif à la figure du bourgeois avide d'argent et à l'ouvrier, à l'artisan, au mendiant ; les renvoyant tous  sans plus de nuances au type de l'humain faible, c'est-à-dire à un type d'humanité qui s'exprimerait dans les exemplaires humains ainsi caricaturés ? Il est vrai aussi que Nieztsche, comme bon nombres de ses thuriféraires de gauche, à en horreur la seule idée d'égalité : l'égalité de droit est une horreur car elle nierait une plus profonde, une plus ancienne, c'est-à-dire une plus

 

 

 

 

 

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